Instructif et très bien écrit, il va te faire réfléchir.

 

 

 

 

 

 

Salut à toi, jeune Padawan

 

 

Après avoir cherché pendant des années comment te parler des livres que j’ai aimé sans t’en parler, à savoir sans te tuer le suspens, sans t’en dévoiler trop, mais tout de même ce qu’il faut pour que tu puisses avoir une idée du sujet et l’envie de le lire, voilà que je ne m’arrête plus. En effet, d’après vos retours, nous sommes arrivés à un bel équilibre et tu as l’air d’apprécier mes petites présentations en mode « Jean-Michel Racontemal », or ça tombe bien, j’adore parler bouquins.

 

Autrefois très mono maniaque en matière de littérature, à savoir essentiellement tournée vers le livre d’histoire et de philo, cherchant sans doute à combler un léger complexe éducatif, maintenant que je me sens un peu mieux dans mes bottes, me voici à lire de tout, ou presque, pour mon plus grand plaisir et j’espère le tien également.

 

Pour ce nouvel article, nous revenons donc à mes premiers amours, à savoir un ouvrage socio-philo, l’un n’étant pas si étranger de l’autre, ceci n’est pas choquant. Nous sommes sur le sujet de la peur, très à la mode depuis 2020 — oui, il y a bien une pointe de sarcasme ici. Car, que nous ayons paniqué à l’arrivée d’un virus qui nous attaque lorsqu’on mange debout, mais pas assis, ou que nous ayons balisé à l’idée de voir s’installer des lois liberticides en mode mi-Chine, mi-URSS, nous avons tous eu la frousse, d’une manière ou d’une autre.

 

Ce livre est une réflexion sur la société actuelle, sur la peur dans notre société, et, surtout, sur le courage et comment avancer, malgré la peur.

 

C’est parti.

 

 

 

 

 

 

 

 

Traverser la peur, l’odyssée du réel, par le Dr. Louis Fouché

L’auteur commence par un constat de notre société actuelle et les peurs qui en découlent. À l’issue de ce constat et d’un rappel du fait que la fiction et la réalité s’entremêlent de plus en plus, il nous propose un déroulé en deux narratifs, l’un plus immersif par des récits, et l’autre plus philosophique, par une prise de recul dans des chapitres de conceptualisation. Chacun de ces chapitres sont identifiés par un petit pictogramme pour les identifier.

 

De nombreux sujets sont abordés, et il est hors de question de te gâcher le contenu de cet ouvrage. Cependant, pour te donner l’envie de le lire, je vais te parler de quelques thèmes abordés qui m’ont parlé, fort, très fort.

 

Est abordé notamment l’amour, la pornographie et la manière dont certains appréhendent aujourd’hui les rapports humains. Comme quoi à force de relations de violence dégradantes constamment rabâchées, « Elles deviennent le rituel qui n’est plus qu’une grimace perverse de l’amour pour de vrai. […] Il est transformé en deux égoïsmes juxtaposés. » Je t’ai pris le plus court extrait possible, mais sincèrement, rien que pour ce chapitre, ce livre vaut le coup d’être lu.

 

Il est question aussi de comment, en refusant la peur dans l’éducation des plus petits, par des méchants apprivoisés et des monstres gentils, on passe à côté de l’essentiel de la construction d’un être humain équilibré et bien dans ses bottes.

 

On revient aussi sur le covid et ses mesures complètement digues, dégradantes et humiliantes, mais aussi sur l’anxiété, les TOC (troubles obsessionnels compulsifs, ndlr), le déni, le réel, le divertissement, et de nombreux autres sujets. Tout est très bien articulé et hyper intéressant à lire.

 

Nous bénéficions aussi de nombreuses anecdotes sur sa profession de médecin, les défis et difficultés rencontrées, quelques anecdotes personnelles entrant dans le thème de ce livre sur les peurs et comment les traverser.

 

 

 

 

 

 

 

 

J’ai quasi tout lu de cet auteur, et je dois admettre qu’il est vraiment bon lorsqu’il s’amuse avec la socio, la philosophie et le concept. Le type est littéralement fait pour cela. On sent une vraie culture générale et surtout un véritable don à expliquer clairement des sujets difficiles. J’ai déjà lu quelque part que « la vraie intelligence, c’est savoir expliquer une notion complexe à un enfant de 7 ans », alors si cela est vrai, ce mec est indéniablement membre du club.

 

Quand on lit beaucoup de philo, on se tape aussi beaucoup de verbiage, voire énormément ! Alors loin de moi l’idée de récuser les jolies phrases à rallonge, mais on peut aussi faire les deux, et parfois expliquer clairement les choses, sans pour autant se priver de beaux mots, c’est plutôt agréable.

 

Je note toutefois avoir sorti mon dictionnaire deux fois à la lecture de cet ouvrage, ce qui prouve enfin qu’on peut être clair, mais aussi sortir, à point nommé, un beau vocabulaire. Dans sa biblio, il donne aussi certaines définitions à certains mots dont on peut ne pas être familier si l’on n’est pas rompu à ce type de lecture, donc même un néophyte prendra plaisir à parcourir cet ouvrage grâce aux définitions de l’auteur.

 

 

 

 

Voici donc pour le coup de cœur lecture du moment, que je vais prendre plaisir à relire dans un mois ou deux, afin d’en tirer un peu plus la substantifique moelle.

 

En espérant t’avoir donné l’envie de lire cet essai vraiment chouette, je te souhaite une belle fin de semaine, un bon weekend, et on se dit à jeudi prochain.

 

 

Salutations littéraires. 📘