La slow-tech va-t-elle s’imposer dans le monde de la musique ?

 

 

 

« La musique, c’est du bruit qui pense ».

Victor Hugo, Fragments.

 

 

 

 

 

Salut à toi, jeune Padawan

 

 

J’espère que ton été se déroule bien, apéro, coquillages et crustacés. Aujourd’hui, nous allons parler d’un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur chez les jeunes, la slow tech. Pour ceux qui n’ont pas encore entendu cette nouvelle novlangue à la mode, il s’agit de préférer utiliser des objets technologiques des années 90-2000, pour ralentir, baisser sa dépendance aux réseaux, ne plus avoir son temps de gâché par instagram ou tiktok, et retrouver une vie digne de ce nom, tout en pouvant tout de même accéder à un peu de tech, contrairement aux décroissants qui eux, en plus de ne plus manger de viennoiseries, se coupent de tout ce qui a un écran de près ou de loin.

 

Nombre d’entre nous sommes conscients des heures, jours et années de vie gâchée à cause d’internet. Et ce mouvement m’a vraiment interpellée car, pour une fois, il n’est pas binaire, en mode tout ou rien. Ils rachètent de vieux Blackberry ou Nokia 3310, donc peuvent tout de même envoyer des sms et passer des appels, possèdent un appareil photo numérique ou argentique, n’ont plus de tablettes ni de Netflix mais une tv pour regarder des dvd occasionnellement, un ordi un peu obsolète mais fonctionnel pour faire les démarches administratives, et, et surtout …. qui dit vieux téléphone portable des années 90-2000, dit pas de musique, et c’est là que s’ouvre le sujet de notre article du jour : comment font nos jeunes low-tech pour écouter de la musique ?

 

 

 

 

La slow-tech et la musique

Toi qui sais à quel point je suis « slow-tech » pour ce qui est de l’écoute musicale — pour les retardataires ou les deux endormis près du radiateur, je parle de cet article ici — autant te dire que j’ai été plus que ravie de voir que d’autres personnes s’intéressaient à nos vieux modes d’écoute.

 

Dans l’article cité ci-dessus, nous parlions de vinyles et de cassettes audio par le biais du Walkman, soit la « tech » musicale des années 60-80. Et puis Apple a lancé sa révolution qui a détrôné le bon vieux Walkman (et le discman, le même mais avec des cd !), j’ai nommé l’iPod. Oh oui, nostalgie quand tu nous tiens !

 

L’ipod, ce petit bijou de technologie qui tient dans la paume de notre main et nous permet d’écouter des heures et des heures de musique, quand il nous fallait trois boîtes à chaussures de cassettes audio, ou deux classeurs à cd (tu te souviens quand tu changeais le cd de ton autoradio au feu rouge, en feuilletant ton classeur à cd ?!). J’ai toujours le mien, juste fait changer la batterie et il fonctionne comme s’il était neuf, et je prend toujours autant plaisir à l’utiliser.

 

Outre le fait de retourner à l’écoute filaire, ce qui est beaucoup plus sain pour nos petits cerveaux, cela me plait beaucoup que les jeunes se mettent à l’Ipod, car, en attisant leur curiosité des anciens modes d’écoute musicale, ce petit objet pourrait leur faire aller à l’étape suivante, soit le vinyle ou les cassettes ou cd, bref, pourrait être pour eux une vraie porte d’entrée à la musique physique.

 

 

 

 

La slow-tech, c’est aussi politique

Ainsi, la musique n’est plus qu’un simple objet de consommation. Elle redevient précieuse, redemande patience et permet la découverte puisqu’on ne zappe plus frénétiquement. On peut réapprendre l’écoute musicale en respect des auteurs qui concevaient des albums, et nous racontaient par ce biais une histoire, nous plongeaient dans un univers le temps d’une petite heure. Ainsi, en réécoutant nos albums de la première à la dernière piste, nous découvrons et parfois avons un coup de coeur sur un morceau qui n’a pas forcément été mis en avant par les majors.

La pochette, le livret photographique et les paroles ajoutées au support, était, heureusement est toujours pour certains, un moyen pour les artistes d’ajouter à l’immersion des audiophiles, en leur apportant une dimension supplémentaire. Ah ce petit instant magique de la découverte du livret et de la pochette d’album, génial !

 

Posséder de la musique sans forcément être collectionneur, pour le plaisir, certes, utile en cas de panne de courant, comme en Espagne il y a quelques mois, oui, mais surtout parce que plus le temps passe et moins nous ne possédons, tout en payant de plus en plus (abonnements Netflix, Spotify…), comme disait Klaus Schwab : « vous ne posséderez plus rien mais vous serez heureux », mais pas que, il y a encore plus grave.

 

Comme abordé dans mon article précédent, la censure qui règne nous rappelle aussi de pouvoir posséder de vraies œuvres dans le respect des auteurs et de l’histoire. Je possède par exemple un exemplaire de 1984 de G. Orwell datant du début des années 60 (avec les passages aujourd’hui retirés, ndlr), le livre original sans modification de titre du célèbre roman d’A. Christie (dix petits xxxx, ndlr), l’album Gold experience de Prince dans son intégralité (avec la chanson « The most beautiful girl in the world », aujourd’hui censurée, ndlr), et bien plus encore.

 

Comment comprendre la vie, et surtout notre passé si nous mettons un mouchoir sur ce que nous ne voulons voir ? Comment comprendre l’histoire si nous la regardons avec les yeux et la morale de notre génération. Avons nous conscience que nous sommes les barbares des siècles futurs ? Sommes nous devenus si abrutis par les médias, le mondialisme et la bien-pensance ? J’espère que non, je continue à espérer que non.

 

Alors et si on arrêtait tous nos abonnements, pour consommer moins mais plus stratégiquement, et acquérir notre musique préférée, nos films préférés, nos livres préférés ?

 

 

 

 

Voici pour le petit article de cette semaine. Et pour ceux qui veulent ralentir la tech mais ne savent pas comment s’y prendre, je te conseille le livre « Digital Minimalism », de Cal Newport, aux éditions Portfolio Penguin, je l’ai en anglais, je ne sais pas s’il existe en traduction française, mais il est très facile d’accès.

 

Je te souhaite une belle fin de semaine, un bon week-end, et on se dit à jeudi prochain !

 

Salutations musicales 🎵

 

 

 

 

 

Sources : Digital Minimalism, Cal Newport, ed. Portfolio Penguin.

 

 

 

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