Connecter son âme comme un jack dans une guitare.

 

 

 

« Le seul avec qui j’aurais pu jouer toute ma vie, c’était Miles Davis. Il m’a appris que la musique était un voyage solitaire dans un désert inexploré. Parfois, disait-il, on y croise des êtres avec qui on partage un bout de chemin, puis on repart seul sur les dunes. »*

 

 

 

 

 

 

Salut à toi, jeune Padawan

 

 

Lorsqu’il s’agit de notre rubrique musique, et même si nous avons abordé quelques grands classiques, j’essaie la plupart du temps d’amener les choses par un autre angle que celui attendu. Déjà, c’est plus marrant, mais aussi et surtout parce que beaucoup ne connaissent tel ou telle artiste que par son single « machin chouette » ou son album « bidule truc », et ça, c’est bien dommage.

 

Penchons-nous aujourd’hui sur l’un de mes artistes favoris de toujours, par l’un de ses derniers albums, qui est loin d’être le plus connu.

 

Ce mec était une légende, un des plus grands guitaristes de tous les temps, une voix mythique à la tonalité parmi les plus riches, multi-instrumentaliste, bête de scène, qui a œuvré en solo, mais aussi avec de nombreux groupes et musiciens, tu ne vois pas ? Pourtant, lors de mon dernier article, je t’avais laissé un indice : Graffiti Bridge. Toujours pas ?

 

Mais si, bien sûr, Mister « Purple Rain », le « Kid » de Minneapolis, ou plus simplement et de son vrai nom : Prince.

 

 

 

 

IMG 7610 scaled - Connecter son âme comme un jack dans une guitare.

 

 

 

 

PlectrumElectrum, par Prince et 3rdeyegirl.

Les filles au « troisième œil » (l’Ajna, pour les amateurs de chakras, ndlr) tel est le nom du groupe de musiciennes qui ont participé à l’élaboration de cet album. Formé par Prince, 3rdeyegirl est un groupe de funk rock américain originaire de Minneapolis, et composé de Hannah Ford à la batterie et au chant, de Donna Grantis à la guitare et au chant et Ida Nielsen à la basse.

 

Cet opus est paru en 2014, en même temps que son superbe album solo « Art Official Age » et signant son retour au sein de la major Warner, dix-huit ans après son départ. Nous étions deux ans avant sa mort, et il a quand même réussi à sortir deux autres albums entre-temps, que je te conseille également d’ailleurs. Il s’agit de « HITnRUN » vol. 1 et 2, mais revenons à PlectrumElectrum, qui signifie « médiator », appelé plus couramment « pick », pour les fâchés avec la langue à Shakespeare.

 

Le projet de collaboration a été annoncé un an avant la sortie de cet album. Prince diffusait quelques titres ici et là, sur ses différentes plateformes, au fur et à mesure de l’avancement des enregistrements. Qui dit retour chez Warner, dit aussi un retour à une dimension plus commerciale. Plusieurs chansons, pourtant super chouettes, n’ont pas été retenues, comme Boyfriend ou Screwdriver. Si ma mémoire est bonne (évidement qu’elle l’est, ndlr), la seconde a tout de même été retenue sur Hitnrun Vol. 2, et elle est géniale.

 

Enfin, petit aparté pour les éventuels trolls qui se risqueraient à me dire que Prince n’est pas un des plus grands guitaristes de tous les temps. Déjà, de un, fais-moi écouter ce que tu fais de mieux, qu’on se marre, de deux, cliquons, par exemple, sur ce lien et écoutons ensemble, que je vois bien les larmes couler le long de tes joues d’émotion, de tant de beauté. La beauté est universelle lorsqu’il s’agit d’un talent aussi indéniable que celui de Prince, point.

 

 

 

 

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L’album PlectrumElectrum.

Passons maintenant aux chansons de l’album. Prince a toujours conçu ses albums à l’ancienne, et venant de ma part, ce n’est pas une critique, mais un signe d’excellence. Alors, ça veut dire quoi, un album « à l’ancienne » ? Eh bien, c’est simple, c’est un album voué à être écouté de la première à la dernière chanson, dans l’ordre, comme du temps où nous avions des vinyles ou des cassettes (et ce temps revient, pour mon plus grand bonheur, ndlr).

L’album devient ainsi une œuvre à part entière, qui raconte une histoire, nous plonge en immersion dans l’univers de l’artiste, et pas une vulgaire succession de singles prêt-à-buzzer sans âme. Oui, ceci est un jugement.

 

Quand on écoute un album de Prince, encore plus sur sa période post-Warner, on appuie sur play et on se laisse guider par les chakras de l’artiste. J’oserai même dire qu’on se laisse pénétrer par l’univers de Prince, mais je sais que beaucoup d’entre vous y verront bien différents degrés de lecture, bande de petits coquins, alors restons sur le troisième œil, puisque c’est dans le thème.

Comme pour tous les artistes qui prennent la peine de créer une vraie œuvre composée de plusieurs titres, je te pose ici le lien de l’album en entier pour que tu puisses toi aussi vivre ce moment, et allons un peu ci-dessous dans le détail d’un ou deux sons qui m’ont le plus touchée (toujours sans jeu de mot) ici et là (là non plus !).

 

Est-ce qu’on parle des superbes vibrations qui règnent sur « Pretzel body logic », « Fix u’re life up » et « Funk n roll », du solo de malade sur « Ain’t it turnin’around » « Another love » et « Plectrumelectrum » (et bien d’autres !), de la fluidité de « White caps », du charme et de l’émotion apporté à « Another love » ? Pas besoin, on écoute et on se laisse porter par le génie de Prince additionné au talent indéniable des filles, tout simplement.

 

Juste un mot sur Another love, tout de même : le mec n’aime pas qu’on reprenne ses titres à lui, car il préfère que les gens créent leur propre musique, et sur le principe, il a raison. D’autant plus que je n’ai jamais écouté une reprise de Prince qui soit meilleure que l’originale, mais ce n’est que mon humble avis. C’est d’ailleurs en partie pour cela qu’on se fait chier musicalement aujourd’hui, pour cela, et pour des raisons de simplifications harmoniques, mais ce n’est pas le sujet (si cette perspective t’intéresse, je t’invite à découvrir cette super chaîne YouTube ici).

Seulement, quand c’est lui et sa bande qui reprennent un titre, comme « Another love » de Alice Smith, ça déchire objectivement la baraque. Même ta mère, elle va bouger dans sa cuisine au rythme de cette sublime reprise, car je te rappelle qu’elle a connu les années Purple Rain, elle a donc cela dans le sang bien plus que toi, cher Padawan.

 

 

 

 

On m’a demandé récemment, en fin de soirée, tu sais, ces questions métaphysiques que tu abordes entre potes lorsqu’il n’y a presque plus de vin, et donc la question était « si je ne devais choisir qu’un seul artiste à écouter jusqu’à ma mort, qui choisirais-je ? ». Un seul et pas deux. Bon, après, je préfère ce genre de questions que les « tu préfères ? », tu sais, « tu préfères boire du vomi toute la journée ou avoir des jambes en mousse ? ».

J’ai d’abord réfléchi à mes artistes de métal préférés, et impossible de les départager. D’autant que pour toute une vie, il ne faut pas choisir un artiste qui n’a sorti que deux albums, sinon on se fait chier. Et là, je me suis mis à réfléchir en dehors de mon cercle rock-métal, j’ai pensé au Jazz, j’ai ensuite pensé Motown, puis au Funk et là, m’est apparu un artiste qui a touché au funk, certes, mais aussi à la pop, a effleuré le jazz et s’est bien amusé dans le rock. Du triste au marrant en passant par le provocant ou le poétique, cela m’a semblé être une évidence. Oui, si je ne devais choisir qu’un seul artiste à écouter pour le reste de ma vie, ce serait Prince. Et toi ?

 

 

 

Voilà pour aujourd’hui, j’espère t’avoir fait passer un bon moment musical, peut-être même fait découvrir ou redécouvrir cet album hors des rangs, certes, mais tout de même faisant partie de l’œuvre de cet artiste majeur qui nous manque tant. Je ne le dis pas souvent, mais lui, particulièrement, manque vraiment grave. Heureusement qu’il nous a laissé une bonne trentaine d’albums à écouter, et bien plus encore, puisque le type était tellement inspiré que son légendaire coffre-fort à Paisley Park contiendrait suffisamment d’enregistrement pour que nous puissions écouter une nouvelle chanson tous les jours pendant deux ou trois ans. Incroyable !

 

Je te souhaite de passer un excellent réveillon de la Saint Sylvestre, qu’il soit musical et joyeux. Connectons nos âmes comme un jack dans une guitare, afin de prendre des forces dans cet élan collectif pour affronter l’année qui vient, mais, pour l’heure, on se dit à jeudi prochain.

 

Salutations éclairées 👁️

 

 

 

 

 

 

*L’auteur de cette citation est évidemment Prince, mais je ne voulais pas te gâcher l’intrigue…

 

 

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Comments

  1. Neuromanu
    30 décembre 2023 / 15 h 08

    En tant que grand fan de Prince, je suis fan de ton article !
    À plus.

  2. Anthéa
    14 janvier 2024 / 9 h 16

    J’ai bien aimé la citation de Prince. Je l’appréciais beaucoup dans ma jeunesse, mais au fil des années je l’ai oublié.

    Merci de de m’avoir réveillée afin que je me replonge dans son oeuvre.

    • 14 janvier 2024 / 15 h 58

      Avec plaisir ! C’est vrai que quand il a quitté sa major il n’a plus eu sa visibilité médiatique d’avant. 😁✌️

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