La pensée controverse.

 

 

 

 

 

 

« Les vaccins devraient être testés sur les politiciens d’abord. S’ils survivent, le vaccin est sûr, sinon, notre pays est sauvé. »
Monika Wiśniewska.

 

 

 

 

 

 

Salut à toi, jeune Padawan

 

 

Attention aujourd’hui ça va secouer, deuxième volet du billet d’humeur que tu retrouveras ici. Accroche-toi à ton slip et lis jusqu’au bout s’il te plait, pour qu’il n’y ait pas méprise. La volée de bois vert doit se mériter, ou tout du moins se faire à bon escient, lol.

 

Dans ce billet, nous allons parler malhonnêteté intellectuelle en prenant l’exemple des migrants, avec un argumentaire à contre sens de « la pensée unique », aussi appelée « la pensée émotionnelle », ou encore « l’intolérance envers ceux qui ne pensent pas comme nous ». Il s’agira donc d’un contre-argumentaire et pas de mon opinion, car ce n’est pas le sujet.

 

On aurait pu parler écologie, féminisme, médecine ou tout un tas de joyeusetés brûlantes, j’ai pris les migrants dans cet embarras du choix, mais dieu sait s’il y en a en ce moment, de la malhonnêteté intellectuelle. Partout. Dans les débats politiques, dans les échanges entre collègues, entre amis, en famille… J’assiste à un florilège du genre et je pense qu’il est temps de prendre un peu de recul.

 

Alors, en voiture Simone et réapprenons à ouvrir nos esprits et à construire un vrai argumentaire, qui sera honnête, lui. Après que les arguments soient bons ou pas, que nous arrivions à convaincre nos semblables ou pas, tout cela n’est qu’affaire d’égo, alors ce n’est pas non plus le sujet, et encore moins l’essentiel. Et tu verras qu’il viendra quand même du cœur, cet argumentaire, des tripes, même ! L’un n’empêche pas l’autre. Le développement va être un peu long, mais c’est pour essayer d’illustrer, au mieux de mes aptitudes, le grand danger du système de pensée d’aujourd’hui. Et je pèse mes mots.

 

 

 

 

Le danger de la pensée unique.

Prenons un exemple que l’on entend très souvent en ce moment : « Je suis pour l’immigration, il faut être généreux car nos pays ont beaucoup de chance alors il faut accueillir les migrants qui n’ont pas nos avantages, arrêtons d’être égoïste un peu ! ». Je ne suis absolument pas d’accord avec ceci. Tout du moins, sur le raisonnement.

 

Ceci s’appelle de la malhonnêteté intellectuelle, c’est de la tentative de manipulation. Pourquoi ? Parce qu’en y mettant une objection sentimentale à la place d’un argument, on est dans l’émotion, on n’est plus dans la réflexion. En faisant cela on détourne le problème principal, c’est-à-dire qu’on devient incapable d’identifier et d’argumenter sur la source du problème, le réel sujet. Or, le sujet, ce n’est pas la générosité contre l’égoïsme.

C’est comme le fameux : « le masque, c’est pour protéger les autres » qu’on entend ces jours-ci. On retourne le cerveau de l’interlocuteur, qui, s’il n’est pas d’accord et même s’il a des arguments irréfutables, ne peut pas les exposer puisqu’il a en face la carte magique du jugement. Dans ces deux cas, si tu n’es pas d’accord, tu es : « égoïste », tu es donc une mauvaise personne. C’est ça, la malhonnêteté intellectuelle du discours d’aujourd’hui. Il faut donc que nous réapprenions à prendre un peu de recul sur ce nouveau mode de pensée pour réussir à communiquer à nouveau entre nous, à la loyale, sans y mettre nos émotions qui n’ont rien à faire dans une argumentation. Revenons à l’exemple des migrants.

 

 

 

 

Un exemple de contre argumentaire

Le problème de base n’est pas l’égoïsme, mais qu’il y a des personnes sur cette planète qui quittent leur pays dans des conditions qui feraient faire un AVC à tous les expats du monde. La question que nous devrions plutôt nous poser est : Pourquoi arrivent-ils chez nous ? Que se passe-t-il chez eux et pourquoi ?

 

Ce n’est pas de gaieté de coeur qu’on fait des milliers de kilomètres au péril de sa vie pour arriver dans un endroit inconnu où on ne connait personne. Car au cas où cela échapperait à quelques-uns, on n’est pas dans le délire de l’expat Italien qui vient passer 3 ans en Suède ou au Japon. Ces gens là ont vu l’horreur de la guerre, si ce n’est tout ou partie de leur famille et amis assassinés, leurs maisons rasées, leurs habitudes brisées, leur ville prendre un visage apocalyptique ; leur patrie n’est plus que l’ombre d’elle-même… d’où la décision de partir. Personne n’a envie de mettre son cul dans une barque et de traverser la Méditerranée, en risquant sa vie à chaque minute. Ni l’envie de voir les lieux où l’on a grandi ressembler à un champ de ruines pour aller dans un lieu inconnu, dont on ne sait pas de quoi le futur sera fait. Et comment être heureux dans un pays ou tu es arrivé dans la contrainte, comment être épanoui dans un lieu sans souvenir, sans empreinte, sans odeurs qui te rappellent ton enfance ? Il n’est pas étonnant que beaucoup ne s’intègrent pas.

 

Être « contre » l’immigration, ce n’est pas tant dire aux autres « hop hop hop, ici c’est chez moi », mais c’est plutôt regarder avec horreur ce que font certains pays (dont le nôtre) aux autres, en les poussant à quitter leur terre et venir dans nos pays. Parce que les uns ont trop voulu tirer la couverture à eux, les autres se retrouvent à prendre le large, et atterrir chez les premiers, sans autre choix.

Être « pour » l’immigration, c’est cautionner tout cela. Cautionner les terribles politiques d’oppression sur ces pays dits « pauvres », c’est cautionner le traumatisme des personnes contraintes de quitter ce que fût leur beau pays pour simplement avoir une chance de survivre et par dessus le marché, c’est ommettre de remettre en question notre système de consommation. (on est à la limite du jugement, mais on ne l’a pas fait, sur le fil ! ndlr).

 

Si nous étions tous « anti-immigration », toutes les mauvaises politiques seraient hautement montrées du doigt par l’opinion publique, nous forcerions donc nos états à avoir des politiques plus humaines, à ne jamais aller trop loin dans l’oppression des autres peuples au risque de déclencher des vagues migratoires et donc : pas de réélection. (C’est simplet mais cela reste un argument, ndlr). Ainsi, en respectant les autres pays, l’économie globale serait peut-être plus juste, c’est-à-dire qu’on paierait ces pays plus cher donc ils auraient plus de sous, seraient plus dignes, tu aurais peut-être un peu moins de bibelots dans les étales de ton supermarché, un choix de trois grille-pains au lieu de cinq, qui seraient peut-être une peu plus cher, certes, mais seraient tous fabriqués de façon éthique, par des congénères à la vie digne, ce qui devrait être la base de la loi sur terre. (Et même ici, tu ne pourrais pas balancer ton objection à l’égoïsme puisque tout le monde ne voit pas par ton prisme, notamment parce que tout le monde n’a pas ton niveau de vie, par exemple. En effet, pour certains, une hausse des prix serait tragique, ndlr).

 

Dignité devrait toujours rimer avec humanité. Et la dignité, ce n’est pas être forcé à quitter son pays parce que telle nation à décider de faire telle opération militaire pour te piquer ton pétrole, ton uranium ou ton cobalt. Et l’humanité, ce n’est pas organiser des opérations sous faux-drapeau pour déclencher des conflits entre deux peuples, pour pouvoir discrètement les soulager de leur or ou leur lithium. La barre est haute dans les espoirs, mais si nous comprenions tous cela, si l’opinion publique changeait et les vagues migratoires devenaient à risque pour la réélection de nos politiques, peut-être que cela bougerait.

 

Le vrai « altruisme », en opposition au supposé « égoïsme », c’est ça. C’est monter au créneau pour forcer nos politiques à respecter les autres pays, pour que chacun puisse avoir une chance de s’épanouir dans la dignité chez soi, dans le respect et la fraternité. Et je pense que le début du débat est ici (et la réponse à l’égoïsme aussi, ndlr).

 

Mais attendez, … les pro-immigration seraient-ils égoïstes avec leur système de consommation-oppresseur, et seraient-ils égocentriques de penser que leur pays est mieux que celui des autres ?! lol. Oh, allez, avoue que tu t’attendais à la chute. Mais au moins tu le vois, le danger. Il n’y a pas qu’une seule vérité, tout n’est pas tout blanc ou tout noir, le monde est en 50 nuances de gris, comme le roman, les fouets en moins. Quoique, pas pour tout le monde… #sarcasme

 

 

 

 

 

Voilà pour le billet du jour, ce n’était qu’un exemple pour illustrer le carnage de la pensée unique, a.k.a l’intolérance envers ceux qui ne pensent pas comme nous. Ne pas être d’accord ne rime pas avec facho, on a le droit de penser différemment de toi, que ça te plaise ou non, c’est comme ça. On aurait dû tous l’apprendre vers l’âge de 6-7 ans, malheureusement, le boulot n’as pas été fait, et voilà le résultat.

 

J’espère avoir éclairé quelques lanternes sur ce qu’est un argument, bon ou mauvais, mais avant tout sur le sujet principal qui est : l’émotion n’a rien à faire dans un argumentaire, sous peine de se voir finir en petit despote imposant ses idées à tous en mode « dictature ». C’est dangereux, très dangereux. Pour les plus jeunes (ou les moins jeunes, ndlr), je vous invite vraiment à lire 1984 de George Orwell, cela va vous montrer là où on peut arriver à vouloir tous nous forcer à penser pareil, au danger de la pensée unique. Pour l’instant ce n’est de que la dystopie, mais au train où vont les choses, mieux vaut être conscient que notre discernement est essentiel, pour ne jamais se faire embringuer dans des grands bataillons émotionnels (cf : seconde guerre mondiale).

 

N’oublions jamais que le meilleur signe de santé d’une nation est de pouvoir dire ce que l’on veut librement. Plutôt que de s’indigner et crier qu’untel ou untel dit des horreurs, écoutons, argumentons, discutons, essayons de faire comprendre notre point de vue. Mais en gardant toujours en tête que l’important n’est pas de se faire entendre, ni de convaincre, mais d’accepter les pensées différentes des nôtres, puisque tout le monde en a (encore) le droit. Finalement, comme nous l’avons vu ici, nous sommes en grande majorité des êtres raisonnables aspirant à une vie peinard, alors la vraie question, le fond du problème : Pourquoi vouloir bâillonner les opinions différentes des nôtres puisque le danger n’est pas là ?

 

 

Le mot de la fin, justement, de ce fameux livre : « Ce n’est pas en se faisant entendre qu’on transmet l’héritage humain, mais en gardant sa raison ». 1984, George Orwell.

 

 

 

Salutations pleines d’espoir 🕊

 

 

 

 

IMG 0718 scaled - La pensée controverse.

Il est libre, Max. Libre de penser ce qu’il veut, et il a bien raison. Mont-Blanc, Haute-Savoie, France.

Comments

  1. Danielle
    18 septembre 2020 / 4 h 14

    La dignite a tout prix … recemment une journaliste trumpiste/fox news declarait, bien sur que nous avons besoin des immigrants pour nettoyer nos toilettes… la classe. Personne ne lui a demande ce que ses parents, en arrivant aux US ont fait.

  2. Anthéa
    21 septembre 2020 / 18 h 40

    Très bien la parole de Monika en introduction, mais ils n’auront pas les coucougnettes pour le faire! Heureusement que je me suis bien accrochée à mon slip car ce billet secoue les égos et j’aime! C’est vrai que lorsque je suis avec certaines personnes, je n’ose plus entrer dans la conversation par peur de plomber l’ambiance, car l’interlocuteur impose sa façon de penser et n’accepte pas la controverse. Il s’ensuit une cacophonie d’argumentaires pour imposer sa pensée et c’est celui qui crie le plus fort qui pense avoir raison. La phrase de George en conclusion illustre très bien ce que je pense. Changer l’esprit des humains entêtés n’est pas simple, c’est pour cela que je garde l’espoir que ce billet fera réfléchir…

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