L’accompagnement naturopathique de l’addiction aux glucides

 

 

 

 

 

« Le courage ne crie pas toujours. Parfois, il est la petite voix qui te chuchote à la fin de la journée : j’essayerai encore demain. »

Proverbe Français.

 

 

 

 

Salut à toi, jeune Padawan

 

 

C’est pari pour le quatrième et dernier volet de notre série sur le sucre, dont voici les précédents épisodes ici, et . Aujourd’hui, il est question d’accompagner les personnes qui sont en addiction dans un cadre naturopathique, comme cela, tu vas peut-être pouvoir découvrir à quoi ce métier ressemble, car même si en France la naturopathie et l’hygiénisme sont vus comme des sectes à gourous, lol, dans la plupart des autres pays du monde, et même chez nos plus proches voisins comme les allemands ou les suisses, nous sommes pris très au sérieux et même remboursés par les différentes complémentaires santé.

 

Petit disclaimer, internet oblige, toutes ces suggestions sont des exemples à considérer dans le cadre d’une personne ne souffrant d’aucune pathologie, mais souhaitant se débarrasser de son addiction au sucre, ou dans le cadre d’un patient souffrant d’une pathologie suivi par un médecin traitant, souhaitant faire établir, en collaboration avec un naturopathe, un programme d’hygiène de vie personnalisé.

 

 

 

 

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Ceci est une tarte au chocolat. 😇

 

 

 

 

Trouver l’alimentation anti-addiction qui convient, selon son âge, son sexe et ses activités.

En effet, comme nous l’avons vu dans le chapitre des besoins et apports journaliers, les besoins ne sont pas les mêmes d’un sujet à l’autre, que ce soit concernant notre alimentation en général ou nos apports en sucres en particulier. Ainsi, une adolescente ou un sportif, aura plus de besoins en glucides qu’une quadragénaire sédentaire ou un homme âgé. Cependant, il y a un consensus quant aux proportions.

 

 

1/ Petit rappel des proportions alimentaires recommandées.

Principe simple, valable pour tous : commencer ses repas par les légumes, puis les protéines et les bons gras, et finir par les sucres, suivant la recommandation de Jessie Inchauspé dans son livre « Faites votre glucose révolution ». Ceci permet en effet d’éviter de faire grimper le principal ennemi du dépendant au sucre : la glycémie.

 

 

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Graphisme réalisé par ma collègue Luna — tous droits réservés*.

 

 

2/ Dans le cas d’un sujet dépendant au sucre et en surpoids.
L’insuline est la clé du poids. Pour preuve, deux maladies qui ont pour symptômes principaux le sous-poids et le surpoids sont le diabète de type I et le diabète de type II.

Nous savons désormais que le déséquilibre n’est pas calorique, mais hormonal, même si c’est le déséquilibre calorique entrée-sortie qui a causé le déséquilibre hormonal, car c’est l’insuline qui fait stocker le gras. Pour maigrir, la réponse du Dr Fung dans son ouvrage “Obesity Code” est donc claire (voir mon article ici), c’est à l’insuline qu’il faut s’intéresser en priorité. Si l’on mange trop souvent (trois repas par jour et plus, lorsqu’il y a ajout de snacks, goûters et compagnie…), on produit trop d’insuline, tout au long de la journée, pour pouvoir déstocker du gras. Une des solutions à envisager est, de ce fait, de réduire le nombre de prises alimentaires.

 

Petit aparté : Les édulcorants sont aussi responsables du dérèglement, car lorsque l’on perçoit sur notre langue un « goût sucré », le cerveau déclenche la production d’insuline, que ce soit du vrai ou du faux sucre ; donc, on favorise encore le stockage et la prise de poids. À éviter, en ce sens, dans le cadre d’une alimentation anti-addiction au sucre.

 

 

3/ Prendre moins de repas, pour recalibrer la leptine.
La plupart des régimes à restriction calorique nous disent de manger moins, mais plus fréquemment, en trois, quatre, cinq voire six mini-repas, collations, goûters et autres. Or, le problème dans le cas d’une dépendance au sucre est que non seulement la leptine ne va pas pouvoir faire son travail d’hormone de la satiété, comme vu précédemment dans le chapitre sur l’addiction, donc le sujet va avoir faim tout le temps, mais en plus, en cas de surpoids, il ne pourra déstocker efficacement s’il produit de l’insuline en permanence, car on ne peut déstocker tant qu’on a un taux trop élevé d’insuline dans le sang. Alors, le corps baisse son métabolisme et s’adapte au nombre de calories que nous lui imposons. Nous nous mettons à être frileux, de mauvaise humeur et fatigués… puisque notre métabolisme baisse.

 

 

4/ Un jeûne ou une monodiète courte pour faire une réinitialisation, éliminer les pulsions sucrées et repartir sur de bonnes bases. Puis faire adopter, le temps d’un sevrage de 21 jours, un jeûne intermittent*. En effet, en faisant moins de repas sur une journée, l’insuline va baisser et on va pouvoir accéder au déstockage, recalibrer notre poids de forme et enfin laisser notre corps réguler nos hormones naturellement.

 

Au début, forcément, si nous mangeons (autant, mais) moins souvent, nous allons avoir faim (appel au sucre), mais après quelques jours, la vraie faim (et pas l’appel au sucre) va réapparaître et le corps va se réguler tout seul*. Pour que ce processus naturel se remette en place (leptine) il va falloir que la personne en sevrage face appel à sa pure volonté. Cela peut prendre entre quinze jours et trois semaines pour être libéré de cette fatigue mentale, de cette obsession quotidienne.

 

Par exemple, en mangeant* sur la plage 12h-20h avec un repas le midi et un le soir. En effet, sauter le petit déjeuner permet au foie de vider ses stocks de glycogène et de puiser dans les graisses, car le sujet observera ainsi un jeûne de 20h à 12h.

 

*Le tout en appliquant, évidemment, les principes d’une alimentation à IG bas.

 

 

5/ L’IG bas, l’alimentation anti-addiction au sucre la plus pertinente.
Le régime alimentaire au long cours le plus judicieux pour se débarrasser d’une dépendance au sucre est assurément celui à index glycémique bas, afin d’éviter au maximum les hypoglycémies réactionnelles, et donc les envies de sucres qui en découlent.
Ainsi, l’alimentation à IG bas épargnera le pancréas du sujet, stabilisera sa glycémie au long cours et empêchera tout symptôme lié à l’addiction au sucre de réapparaître.

 

Voici un tableau illustrant l’indice glycémique de produits courants :

 

 

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Photocrédit : voir sources en bas de l’article.

 

 

6/ Pour stabiliser et consolider au long cours un sujet anciennement dépendant au sucre, proposer le système 80-20 avec une alimentation à IG bas, méthode simple dans laquelle il aura une vie sociale parfaitement normale, en se faisant plaisir en toute convivialité, tout en ne retombant pas dans les addictions.

 

Inspiré du régime paléo, ce mode de vie alimentaire comprend 80 % de menus équilibrés — et dans le cas d’une ancienne addiction au sucre : à IG bas — pour couvrir les besoins nutritionnels hebdomadaires du corps, sans excès de gras, de sucres, de sel, et 20 % de liberté (environ 2-3 repas par semaine). Au cours de ces 2 repas, on se permet des aliments qui n’ont pas un caractère nutritionnel très intéressant, mais qui ont été choisis dans un cadre de plaisir et de convivialité, comme le promeut Laetitia Proust-Million, diététicienne-nutritionniste et auteure du Grand Livre de l’Alimentation anti-inflammatoire.

 

 

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Photocrédit : voir sources en bas de l’article.

 

 

7/ Adopter, de manière générale et tant que faire se peut, une alimentation globalement anti-inflammatoire (article ici), en encourageant au maximum les produits naturels et non transformés.

 

 

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Photocrédit : voir sources en bas de l’article.

 

 

Le mouvement

Il existe de nombreuses façons d’augmenter ses niveaux de dopamine ou encore de diminuer son niveau de cortisol (hormone du stress) et ce, naturellement. Une des manières les plus efficaces est d’avoir une activité physique régulière.

 

Suivant les habitudes et aptitudes de chacun, nous pouvons déjà recommander une marche digestive quotidienne qui va éviter le pic de glycémie. Minimum un quart d’heure de balade seront une vraie aide naturelle.

 

Ensuite, concernant ceux pouvant et souhaitant pratiquer une activité un peu plus énergique, un certain type de sport augmente notre métabolisme de base, comme la musculation. Le métabolisme de base, c’est le nombre de calories que nous dépensons au repos. Et plus nous sommes musclés, plus nous dépensons de calories au repos. Prenons deux hommes d’1,70 m et de 75 kg. L’un est musclé, l’autre est gras. L’un peut dépenser 300 à 500 kcal/jour de plus que l’autre alors que tous deux sont au repos. Or, s’il peut être important de gagner en masse musculaire lorsqu’on veut perdre ou maintenir son poids, il est tout aussi important d’y faire attention si l’on veut réguler ses hormones, notamment sa glycémie et sa production de leptine.

 

Et pour conclure le paragraphe sur le mouvement en beauté : le rire ! Et oui, rire possède de nombreux bienfaits, comme celui de favoriser la production d’endorphines (hormones qui favorisent à la fois le bien-être, la détente et qui diminuent les sensations de douleurs). Pour une personne en proie à une addiction au sucre, anxiété et baisses de moral peuvent être rencontrées, comme nous l’avons vu lors de différents chapitres. Ainsi, le rire, véritable médicament naturel, saura accompagner efficacement le sujet dans son sevrage.

 

 

 

 

Les compléments

Utiliser des régulateurs naturels de la glycémie, comme le vinaigre de cidre avant le repas, ou la consommation de cannelle durant celui-ci seront une aide judicieuse.
Boire un verre d’eau avec du jus de citron, ou une tisane, avant de satisfaire son envie de sucre permet de modérer la pulsion.
Le café est à éviter, car il fait augmenter le cortisol.

 

Concernant la sphère intestinale, suivant la problématique rencontrée, de nombreuses pistes peuvent être explorées. Voici deux exemples :

L’ail comme traitement de la candidose (prolifération chronique du candida albicans).
Recoloniser l’intestin avec de bonnes bactéries, puisque nous sommes ce que nous mangeons.

 

Concernant la phytothérapie, quelques exemples :
Le BMG (bourgeon macérat glycériné, c’est de la gemmothérapie, ndlr) de noyer rééquilibre la flore intestinale dans le cadre d’une candidose et est un véritable soutient pancréatique.
Le BMG de figuier agit sur la sphère intestinale et le système nerveux, et est utile contre l’addiction, la boulimie ou l’hyperphagie.
Le BMG de genévrier est efficace pour un drainage hépatique — lipide et sucre.

 

Le chrome est un oligoélément qui contribue au maintien d’un taux de glycémie normal. En effet, il augmenterait l’efficacité de l’insuline et contribuerait à la régulation du taux de sucre dans le sang (source : Vidal, ndlr).
Un apport en coenzyme Q10 peut être pertinent sur les terrains d’addiction au sucre, car c’est un puissant antioxydant, de plus, il aide à réguler la glycémie.

 

L’aromathérapie peut aussi être efficace contre les fringales. Pour cela, orange douce, vanille, petit grain bigarade ou verveine citronnée pourront être choisis selon le profil.

 

 

 

 

Les aides, pour augmenter les chances de réussite

Il existe différentes techniques pouvant apporter une aide dans son chemin vers l’arrêt de sa surconsommation de sucre, dont voici quelques exemples :

L’hypnose, pour faire des points d’ancrage et ainsi l’aider à se défaire des pulsions sucrées.

 

La technique chinoise de massage Tui Na, avec de la digitopression, qui prend en compte les méridiens et les points d’acupuncture du corps. Elle fait partie de la médecine chinoise traditionnelle, et peut apporter bien-être, relaxation, mais également aider la personne à mieux gérer ses envies de sucre, par le pressage de certains points précis.

 

L’acupuncture traditionnelle chinoise aussi peut apporter une aide dans ce sens, mais aussi pour soutenir le pancréas ou aider les différents émonctoires.

 

La réflexologie en soutien émonctorielle, pour apaiser le système nerveux.

 

Commencer une démarche de conscientisation de sa consommation de sucre.

 

Un psychologue, si le patient nous semble présenter un besoin d’aide psychologique, ou si par exemple, nous avions un doute sur la nature de son addiction au sucre, et que nous penserions plutôt à un trouble du comportement alimentaire.

 

 

 

 

 

 

Réapprendre nos vraies sensations de faim est la clé pour réussir. Le but pour le sujet dépendant au sucre est de pouvoir retrouver une vie normale, à savoir manger pour faire du bien à son corps, en adoptant une alimentation équilibrée, constituée majoritairement de produits naturels, non transformés et sans pesticides (ou le moins possible), et de redécouvrir une vie sociale ordinaire, en se faisant plaisir deux à trois fois par semaine, au cours d’un repas, en toute convivialité, tout en ne retombant pas dans les addictions.

 

Cependant, il faut que le sujet, une fois désintoxiqué, soit informé que le lendemain dudit moment convivial, et peut-être un ou deux jours suivants, quelques envies de sucre vont apparaître. Pas de panique, c’est à ce moment-là que la volonté est pertinente. À l’inverse, c’est le « un peu d’excès de sucre chaque jour » qui cause des dérèglements bactériens au niveau intestinal, des rebonds glucidiques et des addictions au sucre, et dans ce cas, toute la volonté du monde ne saurait venir à bout de cette addiction. En effet, la volonté au long cours mène à l’échec, car le stock n’étant pas infini, au bout d’un moment, la lassitude la remplace.

 

En revanche, dans le cadre d’un mode de vie alimentaire à IG bas en 80-20, la volonté peut être utile pour s’armer contre l’hypoglycémie réactionnelle ou les bactéries de notre microbiote intestinal qui redemandent du sucre, car elles ont été un peu trop nourries la veille, lors d’un moment convivial. La clé est de faire appel à sa volonté pour les quelques heures qui suivent. S’il n’y a pas d’autres moments conviviaux dans cette fenêtre, les bactéries en question ne sont plus assez fortes pour envoyer des messages au cerveau, la glycémie est normalisée, et c’est gagné : plus d’appels au sucre.

 

 

 

Clap de fin pour cette série sur le sucre, en espérant que tu aies pu y apprendre deux ou trois trucs sur le fonctionnement de l’organisme, les mécanismes de la dépendance et les outils pour s’en échapper.

 

Quant à moi je te dis à jeudi prochain, en te souhaitant une belle fin de semaine,

 

Salutations naturopathiques. 🪴

 

 

 

 

*Si tu souhaites faire appel à ses services de graphiste, contacte-moi par le biais du formulaire de contact du blog ou par les commentaires.

 

Biblio :
http://www.frcneurodon.org/comprendre-le-cerveau/a-la-decouverte-du-cerveau/lalimentation/ (consulté le 8 avril 2023)

«Mediterranean Diet and Age-Related Cognitive Decline: A Randomized Clinical Trial.» Valls-Pedret et al. JAMA Intern Med. 2015 Jul;175(7):1094-103. doi: 10.1001/jamainternmed.2015.1668.
«Fruit and vegetable intake and the risk of cardiovascular disease, total cancer and all-cause mortality–a systematic review and dose-response meta-analysis of prospective studies.» Dagfinn Aune et al. International Journal of Epidemiology published online 22 feb. 2017.
DOI: https://doi.org/10.1093/ije/dyw319
Faites votre glucose révolution, Jessie Inchauspé, ed Robert Laffont.
Laboratoire nutrition et neurobiologie intégrée (Bordeaux) http://www6.bordeaux-aquitaine.inra.fr/nutrineuro (consulté le 8 avril 2023).
Concernant les plantes et la gemmothérapie : Les travaux de claire Laurant, notre professeur de phytothérapie à l’EPSN.
Sur le chrome : https://www.vidal.fr/parapharmacie/complements-alimentaires/chrome.html (consulté le 14 avril 2023).
***
Photo crédit de l’image pyramide régime méditerranéen : https://www.slideshare.net/Regimes10/quest-ce-que-le-regime-mediterraneen-ou-cretois
Photo crédit de l’image des proportions d’aliments, inspiration de notre diagramme circulaire : https://www.hsph.harvard.edu/nutritionsource/healthy-eating-plate/
Photo crédit de l’image 80-20 : https://www.doctissimo.fr/nutrition/regimes/autres-regimes/regime-80-20
Photo crédit du schéma de l’IG des aliments : https://www.elveapharma.com/wp-content/uploads/2017/02/indices-glycemiques.pdf
Photo crédit de l’image sur l’alimentation anti-inflammatoire : https://www.mindbodygreen.com/articles/alkaline-acidic-food-ph-chart

 

 

 

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Comments

  1. Anthéa
    6 août 2023 / 9 h 16

    C’est vrai, j’ai déjà entendu dire qu’il valait mieux faire plusieurs petits repas que deux ou trois normaux. Tant de fausses informations (et dans divers domaines) qui génèrent tant de dégâts! Mais grâce à tes conseils, je vérifie l’information par des recoupements de sources.

    Ce quatrième article sur le sucre complète très bien les trois premiers. Cette saga sur le sucre, très bien argumentée, m’a permis de mieux connaître ce produit qui, en excès, peu devenu un poison pour le corps et l’esprit.

    Comme d’habitude, ton article est très bien écrit et agréable à lire… et j’y ai appris des tas de trucs!

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